Les municipalités : un rôle de proximité à ne pas négliger

Les municipalités disposent de services de proximité et d’un niveau d’intervention adaptés au développement d’actions de santé. Ils sont interpellés dans leur quotidien par leurs concitoyen·nes. Ils doivent gérer les plaintes et les troubles de voisinage, et sont souvent sollicités par les familles pour un emploi ou un logement. Les élus restent les interlocuteurs privilégiés des citoyen·nes québécois·es. Leur proximité concourt également au maintien ou au rétablissement du lien entre les populations et les dispositifs et institutions. De plus, l’élu est légitime à représenter l’intérêt général local et peut de ce fait mobiliser et faciliter l’organisation des ressources sur son territoire au regard des besoins émergents.

C’est ce qui pourrait définir la notion de communauté ; elle prend tout son sens lorsque l’on sait que : « l’action intersectorielle est plus facile à mettre en œuvre sur un plan plus modeste, au niveau local, et ce, pour plusieurs raisons. Entre autres, l’espace social et la population ciblés sont plus circonscrits et malléables ; les décideurs locaux sont plus proches des populations touchées par leurs décisions ; les structures bureaucratiques aux niveaux municipal et surtout communautaire sont plus restreintes et plus accessibles ; les acteurs concernés et les citoyens sont plus facilement mobilisés, d’une part parce qu’ils risquent de bénéficier directement et visiblement de l’action intersectorielle et, d’autre part, parce que la collaboration dépend souvent de la confiance et de l’amitié. » (White  et al. , 2002:42) 

Source numerique.banq.qc.ca

 D’autant plus qu’il y est plus facile pour les citoyen·nes et les organismes du milieu d’influencer les structures formelles locales pour qu’elles s’ouvrent à une démocratie plus participative que celles des niveaux supérieurs.

L’intégration des efforts communautaires et citoyen·nes dans la structure politique locale établie permettra non seulement de développer des politiques qui refléteront les valeurs des citoyen·nes mais également d’accélérer la transformation du gouvernement local d’un simple rôle de représentation vers une structure décisionnelle hautement participative et dynamique.

Ainsi, la communauté locale n’est-elle pas seulement importante à considérer parce que les citoyen·nes peuvent l’influencer, mais également parce qu’elle a le pouvoir, elle-même, de mettre en place des mécanismes favorisant la participation et l’empowerment des individus. Elle peut donc aussi « produire » de la santé.