Promotion de la santé mentale par les municipalités


La communauté a été posé comme le lieu le plus susceptible d’agir sur les facteurs qui déterminent la santé des individus et des communautés.

(Institut National de Santé Publique du Québec)

 

«Les villes ont un rôle crucial à jouer dans la promotion de la santé. Une direction puissante et un engagement fort au niveau municipal sont essentiels pour un urbanisme sain et la mise en place de mesures de prévention dans les communautés et les établissements de soins de santé primaires. C’est à partir de villes saines que les pays, et au bout du compte le monde entier, évolueront vers une meilleure santé.» (OMS)

 


Le rôle des municipalités québécoises en matière de promotion de la santé mentale, des fonctions multiples

L’histoire nous enseigne pourquoi il est utile de s’occuper de la santé de la population au niveau municipal. Comme l’a relevé Thomas McKeown, les gains les plus importants, en matière d’espérance de vie et de santé humaine, ces 200 dernières années sont attribuables à l’accès à l’eau potable, à de meilleurs réseaux d’assainissement, à une meilleure alimentation et à l’amélioration du niveau de vie, tous se produisant au niveau communautaire, et aucun d’eux n’étant le résultat de meilleurs services de santé.

 

Pour réfléchir à l’évolution du mieux «vivre ensemble», il faut réfléchir à l’amélioration des conditions qui favorisent une meilleure santé mentale pour tous dans les municipalités. Les acteurs municipaux doivent influer sur toutes les politiques susceptibles elles-mêmes d’influer sur la santé mentale des québécois·es et relevant de leur champ de compétences. Les municipalités sont les seules capables de décliner et mettre en œuvre les politiques provinciales et de les adapter à leurs spécificités. 

 

 L’objectif est de faire que chaque personne puisse vivre le mieux possible tout en ayant accès au soutien nécessaire pour faire face aux difficultés. Pour cela, il est nécessaire de travailler le plus en amont possible et de faire de la promotion et de la prévention pour créer, développer et renforcer la santé mentale avant d’intervenir dans l’urgence.

 


Les élu·es ont un pouvoir de régulation, d’interpellation, de convocation, de médiation et d’élaboration en ce qui concerne les situations, les réseaux et les initiatives de santé mentale.

 

De fait, les acteurs municipaux ont la capacité notamment de contribuer au fonctionnement du système local de santé, de jouer un rôle d’interface entre les différents champs de compétences — sanitaire, sociale, économique, sécuritaire… — et de médiateur au sein de la communauté, et d’interpeller les autorités publiques compétentes en cas de besoin.


Une prise de conscience

À ce jour, les municipalités québécoises sont relativement nombreuses à être des acteurs clés en promotion de la santé mentale et à prendre pleinement conscience de leur rôle et des leviers d’action dont ils disposent pour contribuer au maintien ou à l’amélioration de l’état de santé mentale de leurs concitoyen·nes.

 

Toutefois, elles ne peuvent agir seules sans compter sur un positionnement fort du gouvernement et sans s’associer aux différentes organisations et organismes communautaires de leur milieu. À ce titre le Mouvement Santé mentale Québec et ses organisations membres peuvent contribuer à la promotion de la santé mentale.


Les municipalités marquées d’une étoile sur la carte ont proclamé, lors d’une séance du conseil municipal, le 13 mars 2024 comme Journée nationale de promotion de la santé mentale positive.

(carte mise à jour en temps réel)


Des ressources disponibles pour développer la promotion de la santé mentale

Pour mener leur mission, les acteurs municipaux québécois peuvent mobiliser les ressources (structurelles, humaines et financières) dont ils disposent. Ils peuvent s’appuyer sur leurs services de proximité et les personnels dédiés à l’action municipale. Ces services doivent être structurés et coordonnés, et capables de travailler en synergie et transversalité.

 

La question de la formation des professionnels de terrain aux questions de santé, et de leurs pratiques, est primordiale et doit être soulevée au travers notamment des cursus de formation initiale mais également de la formation continue. L’implication des acteurs municipaux en matière de promotion de la santé mentale risque d’engendrer un coût pour les communes mais qui sera réinvesti dans le long terme.